Les Dissidents anglais (en anglais : English Dissenters) sont des protestants anglais qui firent sécession de l'Église d'Angleterre du XVIe au XVIIIe siècle[1].
Ils le firent pour des raisons théologiques mais aussi pour des raisons politiques puisque la couronne britannique était fidèle à un système césaropapiste, où l'État imposait sa religion à tous ses sujets. Les idées des dissidents triomphèrent lors de la Révolution anglaise et lors du gouvernement d'Oliver Cromwell, mais après la Restauration de la monarchie, en 1660, l'épiscopat fut rétabli et les droits civiques des dissidents limités, dès les années 1660, par une série de lois dont l’Act of Uniformity, le Corporation Act et le Test Act. Ce n'est qu'en 1828 que ces lois discriminatoires seront abrogées. Les dissidents furent néanmoins autorisés à s'installer dans un certain nombre des colonies britanniques nord-américaines, ce qui devait provoquer un déséquilibre démographique en faveur des Anglais en Amérique du nord, et déterminer l'évolution de cette région[2]. Autre conséquence : les mouvements chrétiens des dissidents anglais qui étaient confrontés à des persécutions, tels que les églises presbytériennes, les églises congrégationalistes, les églises quakers, les églises anabaptistes et les églises baptistes, ont prospéré en Amérique du Nord et ont profondément influencé la société et la politique.
Parmi les dissidents connus, on peut citer l'éditeur Joseph Johnson (1738–1809), la mystique Jane Leade (1623–1704), le philosophe Richard Price (1723–1791), ou encore le chimiste et théologien Joseph Priestley (1733–1804), ainsi que le fondateur d'une académie dissidente à Kendal (Cumbria), le révérend Caleb Rotherham[3], qui instruisit l'un des pères de la révolution industrielle, le fondeur et beau-frère de Joseph Priestley, John Wilkinson, mais aussi John Bunyan (1628-1688), auteur du best-seller religieux Le Voyage du pèlerin, Oliver Cromwell (1599-1658), dirigeant anglais qui prit la tête de la Révolution anglaise de 1642 à 1649, puis du pays de 1649 à 1658, et John Milton (1608-1674), considéré comme l'un des plus grands poètes anglais.